Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bourgeoise-Bohème.over-blog.com

Bourgeoise-Bohème.over-blog.com

Sans liberté de créer et de blâmer, il n'est guère d'Eloge flatteur.Ce blog héberge les textes et photos vintages d'Agnès Bourgeoise Bohème Creative common License:Le contenu de ce blog n'est pas libre de droit. Il est possible de le partager à condition d'en citer sa source. Pour toutes questions supplémentaires concernant son utilisation merci de me contacter par mail: bourgeoisebohem@yahoo.fr ou sur twitter @BourgeBoheme


LE SAC DE SABLE (suite)

Publié par DPDP (Des Planches Des Palmes) sur 20 Septembre 2013, 19:40pm

Catégories : #Plage

LE SAC DE SABLE (suite)

Mon premier billet intitulé "Le Sac de Sable" est ici

http://bourgeoiseboheme.over-blog.com/le-sac-de-sable

Ce billet je vous le résume afin de vous éviter une relecture: il parlait d'une plage et de ses occupants, ainsi que de sa faune et de sa flore, qui s'étaient réfugiés miraculeusement dans un simple cabas, posé négligemment sur un banc de bistrot, suite à la vision magique d'un reste de sable de la désormais fameuse "Plage de Trouville", ce sable magique ayant réussi à se faufiler dans le fameux cabas immobile et à finir sa course folle tout au fond de ce sac ordinaire, pour y former un petit tas scintillant et magique dont la seule vision, même furtive suffirait à vous rappeler vos vacances merveilleuses, emplies de promesses, de houle, de mouettes, de bleus aux tonalités turquoises ou sombres et de la chaleur douce d'un souffle de vent dans votre nuque sous un soleil de plomb ou la rangée de parasols rayés et le bac à glaces et même des vaguelettes métalliques et irréelles.

Du coup, toujours grâce au sable miraculeux, le bistrot de la Place des Abbesses avait été envahi par une horde de mouettes vociférantes, des vagues un peu poissonneuses chariant un ramassis d'algues, quelques poulpes et des trolls aux écailles de lune, souriant aux anges et buvant des kirs.

J'ai oublié de vous dire que dans le bistrot, juste en face du banc où trainait le cabas empli de souvenirs de plage, assis au comptoir imposant, trônait un seul et unique client, sirotant un jus de prune rouge comme s'il buvait un Calva, le tout à onze heures pétantes!

Ce monsieur de grande taille, à l'allure de bourgeois gentilhomme, portant des favoris et serrant fébrilement contre lui un agenda en cuir lisse comme une seconde peau, ne cessa de regarder en direction du banc où je me trouvai assise plutôt gênée avec mon cabas turbulent et sa plage effarante qui avait réussi à s'y nicher comme par enchantement, dans un vacarme assourdissant inaudible pour le commun des mortels!

A onze heures trente, le Monsieur du comptoir un peu austère se leva brusquement et se dirigea vers le banc où je me trouvai encore assise, en me dévisageant scrupuleusement pendant un court instant qui me parut une éternité!

Il me demanda l'heure avec un air compassé et un regard assez enjoué, et son œil coquin presque égrillard contrastait avec le reste du personnage plutôt respectable et impeccablement mis!

Puis le Monsieur du comptoir avec la froideur qui le caractérisait quitta le bistrot sans un regard et disparut au loin.

Aujourd'hui je vous écris du jardin Catherine Labouré dans le 7e, un jardin attenant au couvent des sœurs.L'herbe y est si verte à perte de vue qu'on la croirait fabriquée en plastique fluorescent.Le soleil darde ses derniers rayons brûlants et allongée dans l'insouciance des fins de semaine, je serais bien retournée faire un tour à la plage de Trouville alors j'ai abandonné avec bonheur mes escarpins sur la plage de verdure parisienne, pour paresser aux dernières lueurs du jour, dans la langueur inattendue de l'été indien, comme si rien ne s'était passé de cette histoire abracadabrante de "Sac de sable" que je vous ai narrée précédemment...

Comme si jamais je ne m'étais assise dans ce fameux bistrot de la place des Abbesses, que dis-je "la plage des Abysses", comme si jamais je n'avais entrevu un simple tas de sable scintillant au fond d'un cabas austère posé bêtement sur un banc de bistrot .Comme si jamais le Monsieur bien propre sur lui n'était venu me dévisager avec son regard translucide, en me demandant l'heure un peu sévèrement alors que j'étais occupée à gérer le désordre coupable de mes pensées vagabondant sur une plage à onze heures trente du matin et des poussières!

Comme si jamais je ne m'etais résignée à quitter le bistrot de la Place des Abbesses et à poursuivre ma course folle en talons sur les pavés au charme suranné, emportant avec moi mon précieux cabas étonnamment léger et aérien.

Maintenant la nuit tombe, le gardien va fermer le jardin Catherine Labouré, les enfants vont rentrer dîner et se coucher, je quitte à regrets ce havre de paix parisien pour aller vagabonder quelque part à la lueur de la lune bienveillante.

LE SAC DE SABLE (suite)
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents